Quand la famille est présente pour son aîné, son rôle est essentiel pour son bien-être dans un Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD).
En effet, la transition domicile/EHPAD est souvent difficile pour les futurs résidents, comme pour les familles. Chacun perd ses repères et parfois sa fonction dans l’organisation familiale. Une relation en triptyque s’installe alors entre la personne âgée, sa famille et l’EHPAD, où chacun a une place.
Quel est le rôle des familles auprès de leurs aînés ? Quel rôle peuvent-elles jouer dans les EHPAD ? Comment les intégrer au mieux dans la nouvelle vie du résident et de l’établissement ?
Découvrez, dans cet article, des actions concrètes à mettre en place pour intégrer au mieux la personne âgée et sa famille.
Quand on parle de famille, on parle de conjoint(e), des enfants, des aidants, des proches, toutes ces personnes qui partagent la vie du résident et constituent ses repères affectifs.
Quand la famille et les proches sont présents autour du résident, cela contribue fortement à son bien-être. La solidarité familiale et les liens intergénérationnels sont le meilleur moyen de le rassurer, dans un nouvel environnement. Ils sont la continuité dans sa nouvelle vie sociale.
Les familles sont une aide essentielle pour créer le lien entre leurs aînés et l’EHPAD. Une famille aidante va apporter de nombreuses informations sur les habitudes et les attitudes de la personne âgée. C’est un véritable regard complémentaire qui accompagne les professionnels dans la prise en charge du résident.
La maladie du résident, et la perte d’autonomie qui en résulte, ont débuté plusieurs mois, voire plusieurs années avant l’entrée en EHPAD. L’établissement peut s’appuyer sur l’expérience de la famille et son vécu avec son aîné pour organiser un accompagnement adapté. Les différentes parties doivent apprendre à se connaître et à se comprendre.
Quand elle était chez elle, la personne âgée recevait, en visite, sa famille, avec bien souvent, un aidant familial, et l’intervention de soignants. En établissement, la distribution des rôles change et peut créer des tensions. En effet, l’établissement prend en charge médicalement le résident et reçoit la famille. L’aidant familial peut se sentir dépossédé du rôle qu’il a rempli, parfois de manière informelle et progressive.
Les relations changent, tout comme le cadre et la façon de recevoir. La chambre est désormais le lieu de réception, l’endroit où la personne dort, mais aussi là où elle est soignée. L’espace réduit modifie la relation. La chambre ne peut pas accueillir toute la famille. Il est plus difficile de partager des activités.
Mieux accompagner la transition domicile/EHPAD : quand le résident entre en EHPAD, il convient d’accompagner la famille, de reconnaître le rôle de l’aidant familial, et d’apprendre à se connaître mutuellement. Un exemple à mettre en place : l’atelier des familles à la Mutualité retraite, à Saint-Brieuc (22), pour faire connaître l’établissement, avec visite, mises en situation et exercices pratiques, lors de 6 séances de 3 h ;
Créer des lieux pour favoriser les liens familiaux : salons des familles, jardin, petites salles à manger, coin jeux intergénérationnel, salles de bien-être. De nombreux établissements créent des espaces dédiés aux rencontres familiales, en dehors de la chambre et en retrait de la vie collective. Ces lieux encouragent les proches à prendre leur place au sein de l’EHPAD ;
Convier les familles à des temps d’activités partagés : pour préserver et entretenir les liens familiaux, il est nécessaire d’impliquer les proches dans des activités communes avec leurs aînés. L’établissement aide à renouer un lien parfois distendu suite à la nouvelle situation sociale du résident. Par exemple, dans une résidence à Thénezay (79), des boîtes d’activités facilitent les relations entre les résidents et leur famille ;
Avoir recours à des technologies pour permettre aux proches qui sont loin de rester en contact : avec l’arrivée du COVID 19, de nombreux établissements se sont équipés de tablettes ou de notre robot compagnon Cutii pour préserver un lien familial, en limitant la contrainte organisationnelle pour le personnel, par la téléprésence ;
Créer un conseil de la vie sociale associant les familles : l’article L. 311-6 du Code de l’action sociale et des familles (CASF) invite les établissements à créer un conseil de la vie sociale dans lequel sont représentées les familles. En les associant à son fonctionnement, l’établissement fait ainsi preuve d’écoute et d’ouverture, en renforçant des relations de confiance. Les familles, quant à elles, y trouvent une nouvelle façon d’agir pour son proche, résident de l’EHPAD.
Dans un contexte social et économique des établissements qui est parfois difficile, l’intégration des familles dans la vie de l’EHPAD peut se révéler un formidable atout. C’est une force pour l’amélioration des pratiques et un point d’appui pour les professionnels. Enfin, c’est un élément essentiel du bien-être des personnes âgées et de leur vie sociale.